La nicotine va-t-elle changer la donne pour les patients COVID-19 ?
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La nicotine protège-t-elle les utilisateurs de contracter le coronavirus SARS-CoV-2, ou réduit-elle son impact une fois qu’il est dans le corps ? Ce sont des questions sérieuses – et très controversées – et nous aurons peut-être bientôt des réponses solides.
Un essai clinique devrait commencer en France, fournissant des patchs à la nicotine au personnel hospitalier et aux patients COVID-19 et mesurant les résultats. L’essai est soutenu par le célèbre neurobiologiste de l’Institut Pasteur Jean-Pierre Changeux, un expert du système cholinergique (qui comprend les récepteurs nicotiniques).
Étant donné que la plupart des données sur les patients COVID-19 ont mesuré le nombre de fumeurs infectés, mais n’ont pas identifié les utilisateurs de tabac sans fumée ou de cigarettes électroniques, il est possible qu’un autre composant de la fumée de tabac exerce un effet protecteur. Mais l’interaction entre la nicotine et les récepteurs utilisés pour l’accès aux organes par le coronavirus est la seule hypothèse avancée à ce jour par les chercheurs, et elle semble la plus probable.
Les scientifiques ont spéculé sur les effets protecteurs potentiels de la nicotine depuis que les premières données sur les coronavirus en provenance de Chine ont montré que les fumeurs étaient infectés à des taux bien inférieurs à ceux du grand public. Nous avons noté dans un article du 12 mars que cinq études en Chine ont montré que seulement 3,9 à 14,5% des patients diagnostiqués COVID-19 étaient répertoriés comme fumeurs, tandis que le taux de tabagisme chez les hommes chinois est d’environ 50%. Ce gouffre a été vu à maintes reprises au fur et à mesure que les données provenaient d’autres cohortes.
Fin janvier, Eliana Golberstein Rubashkyn, chercheuse pharmaceutique néo-zélandaise et défenseure de la réduction des méfaits, a proposé un mécanisme possible par lequel la nicotine pourrait empêcher le coronavirus d’adhérer aux récepteurs des cellules du corps qui sont son principal point d’entrée. Elle a posté sa suggestion sur Twitter.
Fin mars, le cardiologue et chercheur en cigarettes électroniques Konstantinos Farsalinos a publié une étude préliminaire qui a noté le faible nombre de fumeurs dans les données publiées et a proposé une explication similaire. La nicotine pourrait empêcher le coronavirus de trouver ses cellules cibles, a déclaré Farsalinos.
Depuis lors, les données d’autres pays, dont les États-Unis et la France, ont montré des taux d’infection similaires parmi les fumeurs, et Farsalinos a mis à jour son étude avec les nouvelles informations. Son hypothèse a évolué pour suggérer également que la nicotine pourrait moduler la réaction « hyperinflammatoire » du système immunitaire (la soi-disant tempête de cytokines) qui a été notée dans certains des pires cas de COVID-19. Si cela est correct, la nicotine pourrait aider à prévenir l’infection et également à réduire les dommages causés chez les patients déjà infectés.
Farsalinos appelle à des essais cliniques avec des thérapies de remplacement de la nicotine pour tester son hypothèse. La publication finale de son article dans le journal, co-écrit avec sa collègue de l’Université d’Attique occidentale (Grèce), la professeure Anastasia Barbouni et le professeur de l’Université de New York, Raymond Niaura, est prévue pour bientôt.
Mais le Dr Changeux et ses collègues français ont peut-être battu l’équipe Farsalinos au poing, du moins à des fins de gloire et de gloire. Leur article, qui n’a été publié sous forme préliminaire que près d’un mois après la parution de la première version de Farsalinos, suit presque exactement la même méthodologie (appliquée à un groupe de patients français) et a essentiellement les mêmes conclusions que l’article de Farsalinos. Pourtant, ils ne citent pas les travaux de Farsalinos.
Les controverses scientifiques ne sont pas nouvelles. Même le vol de théories et le plagiat pur et simple ne sont pas inconnus. Mais il serait dommage que le Dr Farsalinos, qui a consacré une grande partie de sa vie à la recherche sur la nicotine et le vapotage, ne soit pas acclamé par le public si la nicotine empêche effectivement les décès dus au COVID-19.
Celui qui obtient le mérite de la découverte peut devoir déplacer des montagnes pour convertir la connaissance en action généralisée. La lutte antitabac et les intérêts de santé publique s’opposeront à toute conclusion selon laquelle la nicotine pourrait être bénéfique pour la société dans son ensemble. Quiconque prône l’utilisation préventive de produits à base de nicotine, même ceux qui se sont avérés non addictifs, comme les patchs, sera embroché et torréfié vivant par l’industrie qui a passé les 30 dernières années à transformer la perception du public de la nicotine en quelque chose qui ressemble à un fléau démoniaque.
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